Qui peut parler ?
À l’origine de ce dossier, une rencontre avec le projet 3days4ideas conçu par La Bellone : un programme de rencontres, de débats, de conférences, de conversations et d’ateliers qui, du 6 au 8 septembre 2018, entendait croiser les préoccupations de chercheur·se·s, d’artistes, de militant·e·s, d’habitant·e·s; ouvrir les entre-nous de ces différents milieux en leur proposant un déplacement commun vers d’autres cadres et d’autres interlocuteur·rice·s. S’il n’y avait pas un thème unique qui se dégageait des contenus des différentes interventions, en émergeait toutefois un certain champ de préoccupations liées aux Subaltern Studies, aux études postcoloniales ou féministes : l’identité, la langue/le langage, la mixité, l’hospitalité, la violence sont, entre autres, les sujets sur lesquels les participant·e·s étaient invité·e·s à réfléchir et à débattre.
La question « Qui peut parler ? », thématique de la première intervention de 3days4ideas, nous a semblé traverser l’ensemble de l’évènement. L’équipe de rédaction a ainsi assisté aux trois jours avec cette question en tête, et d’autres liées : Qui peut parler ? Quelles voix sont audibles et à partir d’où ? Qui écoute ? Qui peut entendre ? Avec qui (ne) peut-on (pas) parler? Comment parler à son adversaire ? Qui sait parler ? Le corps, les tripes parlent-ils ? Parle-t-on avec les mots des autres? Peut-on parler pour tout le monde ?
Ces questions nourrissent ce dossier, dont les contributions sont signées pour l’essentiel par des intervenant·e·s ou participant·e·s.Elles sont accompagnées des images d’Emine Karali.