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Côté images

Éliane Fourré et Merkeke

Rédaction

27-09-2018

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas un mais deux artistes qui ont accepté d’accompagner les textes de ce numéro du Journal de Culture & Démocratie sur le travail.

Éliane Fourré est membre du collectif Razkas depuis 1995. Intimistes, ses linogravures racontent des souvenirs d’enfance, des scènes de la vie quotidienne, du monde dans lequel nous vivons. En noir et blanc, parfois notées de rouge, ses œuvres sont franches, percutantes, qu’elles capturent un instant tendre, dénoncent ou revendiquent.

Merkeke mêle les techniques – le pinceau, la plume, le stylo, l’encre de Chine, l’aquarelle et l’écoline – dans une démarche qui se veut plus documentaire. Auteur de Sablier (scénario Ph. De Pierpont, Éditions Pyramides) et d’une histoire courte, D’une nuit à l’autre (textes Christian Coppin, Éditions Fréon/Frémok), il accepte – il y a plusieurs années déjà – la proposition d’adaptation du scénario de long-métrage La mémoire aux alouettes du cinéaste belge Paul Meyer co-scénarisé avec Anne Michotte. Ce travail lui demande d’effectuer des repérages en Belgique et en Italie, à la rencontre d’anciens mineurs, de témoins de la catastrophe du Bois du Cazier à Marcinelle et de protagonistes du film – des expériences humaines parfois inédites. Ce projet, toujours en cours de réalisation, aura demandé un travail de recherches bibliographiques, iconographiques et muséales et observe, par la force des choses, une sorte de labour du temps pour ne pas dire de la mémoire. Paul Meyer dirait : « Mais de quelle mémoire s’agit-il ? » Quelques traces de ces recherches et rencontres parsèment ce Journal.

Ces deux univers cohabitent pour accompagner les textes de ce dossier et enrichissent considérablement cette publication. Par bien des aspects ces illustrations font écho aux textes qu’elles accompagnent qui parlent du travail avant tout comme geste, comme faire. Éliane Fourré et Merkeke font et nous livrent, par la gravure et le dessin, deux regards sur le monde, les visages et les gestes de nos contemporains.

 

Image : ©Éliane Fourré, Rue verte, 8 heures du matin, Linogravure, 1998