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Analyses
85 Résultats
L’objet à l’œuvre
Marcelline Chauveau
La relation que nous entretenons aux objets qui nous entourent dit beaucoup de nous et de notre rapport au monde. Au-delà de leur aspect strictement fonctionnel, nos objets sont aussi des médiateurs de savoirs, de mémoires et d’imaginaire. En soignant notre rapport à eux nous prenons finalement soin de nous-mêmes et de nos histoires. Pour Marcelline Chauveau nous pouvons sortir d’un modèle de société basée sur la consommation excessive en inventant de nouvelles ritualités et de nouveaux liens aux choses. Et si nous faisions de notre rapport aux objets un « moyen de résistance à un monde homogène et formaté » ?
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Les expériences artistiques en prison : des rituels pour (re)créer du commun ?
Alexia Stathopoulos
Les personnes incarcérées sont soumises de façon continue aux règles de socialisation de l’institution carcérale. Celles-ci, souvent basées sur des relations de dominations, participent à la violence de l’institution. Pour Alexia Stathopoulos si les interventions artistiques en prison n’échappent jamais complètement à l’ordre établi, elles parviennent à l’ébranler et ouvrent des brèches. Les rituels développés dans ces ateliers – socialisation, savoir-faire, créativité… – permettent de (re)construire du commun et de la subversion dans un cadre particulièrement coercitif.
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Justice restauratrice : dialoguer aujourd’hui pour demain
Salomé Van Billoen
Quels sont nos rituels pour gérer les conflits lorsqu’ils donnent lieu à des formes de violence interdites par la loi ? La justice pénale, qui entend protéger les intérêts de la société et des victimes en sanctionnant les auteur·ices d’infraction, notamment par la détention, est fortement ritualisée avec ses codes, ses costumes et ses règles de prise de parole. La prison, « théâtre carcéral » dont parle Alexia Stathopoulos dans un autre article de ce dossier, est elle aussi un espace de rituels mais dont les effets s’avèrent majoritairement contre-productifs en termes de réparation et de réinsertion tant les conditions de détention sont déshumanisantes. Par ailleurs, quelle place est faite à la souffrance des victimes ? Comment penser la restauration et l’apaisement des un·es en même temps que la responsabilisation des autres, au-delà de la peine ? Ces questions sont au cœur du travail de la justice restauratrice. Récemment réintroduite sous des formes nouvelles en Europe, ce type de médiation existe ailleurs dans le monde, parfois depuis longtemps. Ces rituels de résolution de conflit, qui n’évacuent pas la complexité du processus de justice, sont riches d’enseignements. Salomé Van Billoen, médiatrice en justice restauratrice, nous parle de son expérience de cette pratique entre le Rwanda, le Congo et la Belgique.
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Rituels de la carte
Corinne Luxembourg
La réalisation d’une carte est le résultat d’une série de rituels qui organisent les connaissances pour établir, par la représentation, une mainmise sur le territoire, une représentation finie du monde. De l’élaboration de la légende au dessin final – à la main ou sur ordinateur –, la carte reste trop souvent une « pensée vue d’en haut ». Pour Corinne Luxembourg, il est urgent de réinventer les rituels de la cartographie pour se rapprocher du sol et prendre conscience de la finitude de la planète.
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Faire vivre les rituels, l’espace public et la démocratie
Jan Vromman
Comment vivre le rituel aujourd’hui dans l’espace public ? Voilà une question que nous pose le dernier documentaire de Jan Vromman, intitulé Als reuzen sterven (Quand les géants meurentn).Avec humilité mais sans concession, le réalisateur explore la thématique des rituels et des manifestations populaires à travers des images d’archives et des captations sur le vif du folklore des Géants en Belgique. À l’heure du déclin de ces représentations patrimoniales en Flandre et en Wallonie, le documentaire interroge ces formes, leur capacité à mobiliser des communautés et la pertinence de le faire. Via un travail aux allures d’enquête, Jan Vromman montre comment ces rassemblements collectifs constituent autant de manières d’occuper les rues et les places, autant d’occasions de se rencontrer au sein de l’espace public mais aussi les conflits qui s’y développent. Cet entretien revient sur des éléments du film autour de l’actualité des rituels et du rôle que ces organisations sociales ont dans la vitalité de nos espaces démocratiques pour faire émerger une nouvelle société, un nouveau modèle culturel.
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Rituels et droits culturels
Thibault Galland
Le territoire de la Fédération Wallonie- Bruxelles compte un grand nombre de manifestations folkloriques qui font la richesse de son patrimoine culturel immatériel. Ces célébrations extrêmement ritualisées et parfois très anciennes charrient un certain nombre de valeurs qui doivent pouvoir évoluer pour répondre aux enjeux sociétaux qui traversent les territoires dans lesquels elles sont ancrées. Dans cet article, Thibault Galland met en lumière la façon dont la médiation culturelle peut s’inspirer des droits culturels pour imaginer ces évolutions, préparant ainsi l’imaginaire d’une nouvelle société adaptée aux défis de demain.
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Rituels et musées
Anne Françoise Rasseaux, Virginie Mamet, Patricia Balletti, Laura Pleuger, Stéphanie Masuy
La notion de rituel partage avec le musée la mise en tension entre temps passés et horizons communs, la continuité et le changement, quelque chose aussi de l’ordre du passage au sens de transformation et de transmission. Les mots rituel et musée posent les questions associées du comment hériter, comment transmettre ce qui demeure tout en permettant à chacun·e de changer d’état au fil du temps : s’enraciner pour mieux « s’encommunern » et dans le même temps se mettre en mouvement ? Enfin tous les deux mettent en scène un rapport au corps, mettent en geste ce qui les traverse – ces corps –, ce qui demeure, ce qui change et ce qui disparait ? Le rituel a toujours été un moyen pour les sociétés de « s’ouvrir à des échanges multiples avec leur milieu et les existants visibles et invisibles qui l’occupent » dit Myriam Wathee-Delmotte dans le catalogue de l’exposition du Musée L, Art & rite. Le pouvoir des objetsn, qui nous servira de fil rouge dans ce texte collectif. Cet article choral montre comment la notion de rituel traverse les pratiques et dispositifs de médiation culturelle dans le quotidien de quatre musées, et s’interroge donc sur les formes et les effets des rituels qui accompagnent la monstration des œuvres.
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Le PECA, de nouveaux rituels pour l’école
Sabine de Ville
Cet article de Sabine de Ville prolonge la réflexion de Bernard Delvaux sur l’institution scolaire et les nouveaux rituels à y inventer. Elle voit dans la récente inscription dans les programme du Parcours d’Éducation Culturel et Artistique (PECA), une nouvelle forme de rituel d’initiation culturelle à valoriser. L’ambition de ce programme est de permettre à chaque élève d’accéder à la vie culturelle, de rencontrer des œuvres, des artistes et des pratiques culturelles, de fréquenter des lieux culturels, mais aussi d’acquérir des savoirs, des connaissances et des compétences, dans une perspective de développement de l’esprit critique et de l’expression personnelle.
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L’Infusante ou l’école idéale
Bernard Delvaux
L’école, en tant que lieu d’apprentissage de savoirs et de la vie en communauté, est régie par un grand nombre de rituels qui définissent le rôle et la place de chaque individu (adulte et enfant) dans le groupe. Pour Bernard Delvaux, l’institution scolaire actuelle reproduit les schémas de la société libérale dans laquelle elle s’inscrit et ne favorise pas suffisamment l’émancipation et l’esprit critique. Il invite à repenser profondément ce modèle et propose de nouveaux rituels pour une école qui permette l’expression d’une pensée la plus autonome possible dans un rapport d’égalité de pouvoir entre les individus.
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Le défi de la sobriété idéologique par le rituel
Yves Hélias
Statut et fonction du rituel dans l’expérience du Congrès ordinaire de banalyseEn 1982, Yves Hélias et Pierre Bazantay lançaient une proposition critique avec la première invitation au Congrès ordinaire de banalyse, expérience qui allait, pendant dix ans, se tenir annuellement à la halte ferroviaire des Fades en Auvergne. Ce congrès n’avait aucun objet déterminé sinon de partager une observation du banal dans un endroit où il ne se passait rien. À défaut de contenu réflexif clairement défini, chaque rassemblement fut soigneusement ritualisé. Le rite venant compenser l’absence de socle idéologique et assurer la cohésion d’un groupe qui ne partageait a priori aucune croyance commune. Yves Hélias revient ici sur cette expérience banalytique et sur la façon dont le recours au rituel a accompagné une critique des dérives consuméristes de la modernité, notamment en introduisant un autre rapport au temps et une prise de distance propice à la réflexivité.
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