Cela fait maintenant quelques années qu’une trame se tisse entre Culture & Démocratie, le NIMIS groupe et Arsenic2 elle noue, dénoue et resserre les fils tendus entre création artistique et éducation permanente.
Les curieux·ses et les historien·nes de l’art du (mé)tissage culturel retrouveront les premières marques de ces échanges dans Archipels #1
– « Tourmentes et migrations », coédité par Culture & Démocratie et L’Insatiable qui, déjà, faisait une place importante au parcours de création et au spectacle Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu du NIMIS groupe. S’ensuivent deux textes communs qui interrogent (interpellent) les politiques culturellesn parus dans le sixième volume de la collection « Les voies de la création culturelle » : Baptiste De Reymaeker (Culture & Démocratie) et Jérôme de Falloise (NIMIS groupe) y plaident pour une reconnaissance et un soutien à ce qu’ils nomment « agrégat des forces », « partage du travail de recherches », « co-construction des savoirs », « synergies », « transversalités partagées », « création de commun culturel »…
Culture & Démocratie et le NIMIS groupe se retrouvent encore plus étroitement associés ici dans l’élaboration partagée de ce deuxième hors-série consacré aux réalités et aux imaginaires liés au « camp ».
Le « camp » comme objet de culture pour interroger la démocratie le « camp » comme théâtre des péripéties humaines pour lever le rideau comme on lève le voile et (dé)jouer l’imposture… D’une main à l’autre, Culture & Démocratie et le collectif de théâtre NIMIS groupe maillent du sens sur leur métier commun. À leur table de travail, ils convient d’autres pèlerin·es sédimenté·es de savoirs migrants et de pratiques étranges forgées d’ors et de pigments comme autant de trésors qu’il·elles nous ramèneraient de contrées lointaines… La maille n’en prend que plus de variété, d’éclat, de nuance, d’étoffe, d’identité humaine.
Compagnons de route… À ce titre fraternel, Culture & Démocratie et le NIMIS groupe m’ont demandé de témoigner de l’aventure. Faut-il y voir un clin d’œil à l’itinérance pratiquée dès ses débuts par Arsenic2 ? Pas uniquement ! Et il est vrai que les projets communs se sont multipliés. Car, insatisfaits de notre vie ici et maintenant, nous décidions de prendre la route, de lever le camp pour de bon ! Pourtant, à suivre la proposition ouvragée par un des complices de ce hors-série qui nomme notre planète « société-camp », on pourrait désespérer de trouver le chemin d’une liberté nouvelle lever le camp mais pour aller où ? « L’homme nait libre et partout il est dans les fers », dénonçait déjà Rousseaun en 1760.
Décidément oui : où est le hors-camp dans le monde présent ?
À leur invitation, il reste à remettre l’ouvrage sur le métier, à revisiter nos représentations pour littéralement lever le camp, affaler la voile, déshabiller le mât, porter notre vie commune à bout de bras. En recréant d’autres récits pour vivre ensemble, délier les entraves dont nous sommes prisonnier·ères, comme on lève les incertitudes dans le travail des cultures : résolument.
Image : Fonds-Parisien © Valérie Baeriswyl
« Pour une critique immanente des institutions » et « Pour un partage intégral de la création. Avec l’éducation permanente, décloisonner le secteur culturel » in Nimis groupe , « Les voies de la création culturelle », volume #6, aout 2017, éditions Arsenic asbl,
Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social ou principes du droit politique, 1762.
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