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Dossier

Ma grand-mère disait

IIse Wijnen, membre de KNEPHn

31-07-2023

De l’automne 2021 à la fin de l’été 2022, un long processus a été entamé par le collectif KNEPH et l’asbl Park Poetik pour dire adieu à un vieux marronnier situé dans le haut du parc de Forest à Bruxelles. Artistes, promeneur·ses et habitant·es l’ont accompagné au fil de cérémonies rituelles. Cet article nous fait vivre quelques-unes de ces rencontres, de ces relations réinventées entre être vivants humains et non-humains. Un exemple de « nouveau rituel » né de l’échange de plusieurs cultures et de la résurgence d’animisme au sein de notre culture naturaliste.

Une version en néerlandais de ce texte est disponible à la suite de la version française ci-dessous.

Arbre Poétik

Tel un hiérophanten, il se tient debout, les bras écartés autour de sa tête soulevée vers le ciel et ses pieds dansent lentement dans le bruissement du tapis de feuilles sèches. Il répand sa complainte sur le flanc de la colline. La rumeur court d’une oreille à l’autre : ce marronnier royal sera abattu sans pitié. Les riverain·es s’indignent et protestent. Personne ne croit au fait que l’arbre souffre d’une hémorragie du châtaignier et qu’il est en train de mourir. Mais la bactérie pathogène Pseudomonas Syringae creuse l’arbre de l’intérieur, réduisant le flux de sève. Le marronnier finira par disparaitre. Même s’il n’a pas l’air malade et que, au printemps, les fleurs en forme de bougie et le feuillage capricieux s’élancent obstinément des branches, le processus débilitant de décomposition est inévitable. Comment un tel géant peut-il périr sans aide ?

Les négociations avec la ville et le département des monuments prennent un an pour les convaincre de laisser mourir l’arbre sur place, entouré des autres arbres du parc. Ensuite le feu vert est donné : l’atelier artistique KNEPH peut entamer un processus d’adieu à long terme avec les passant·es et les habitant·es du quartier.
L’arbre peut mourir naturellement. Le tronc reste debout mais peut se décoller pour laisser sortir de nouvelles pousses. Les branches affectées peuvent aussi se briser et tomber. C’est pourquoi l’arbre est entouré par des clôtures pour protéger les promeneur·ses.

La terre est amour

Dans la première phase du processus d’adieu, Charles Djeumou, artiste camerounais, donnera à l’automne 2021, une nouvelle vie à ce géant. L’abattage des branches mortes vise à une reconnexion cérémonielle avec la nature, avec les ancêtres et le spirituel. Les images qui émergent du bois nous murmurent l’espoir de l’avenir. Ainsi, cet arbre en se transformant devient une métaphore de ce qui se passe sur terre et une supplication pour une coexistence harmonieuse entre l’être humain et la nature. L’arbre se transforme en une bouée d’espoir et de compassion. Parce que préserver la nature est une nécessité absolue pour toute l’humanité.

L’être humain s’interroge sur les causes des phénomènes dramatiques qui se produisent sur terre, mais il les relativise de façon scientifique ou économico-politique. On ne voit plus qu’ y a un dépassement. Revenir à la source est le seul remède pour inverser les désastres qui affligent la terre. Nous relier à l’origine de ce que nous sommes dans l’univers, à l’origine de tout ce qui est, au chaos primitif primordial. Nous sommes responsables de l’harmonie et de la disharmonie.

Les sculptures en bois qui ont été faites dans les branches coupées, se situent dans la lignée des images cérémonielles des Bamilékés, au Cameroun. Il s’agit de sculptures rituelles de transfert de connaissances pour l’ensemble de l’humanité. En taillant dans le tronc et les branches mortes du marronnier, Charles renoue avec ses valeurs ancestrales. Il jeûne, médite et descend dans le silence. Il coupe et sculpte ce que lui suggèrent les voix de l’au-delà. Sculpter c’est laisser apparaitre ce qui se cache sous l’écorce.

Une nouvelle vie.

Passage d’un géant à plus tard

Le marronnier a été planté lors de la construction du parc Léopold. Le fait que Charles ait reçu l’autorisation de le couper est aussi un acte de réparation pour le passé colonial de la Belgique sur le continent africain. Cinq sculptures mobiles naissent de grosses branches brisées.

L’endroit dans le parc où il travaille devient un pôle d’attraction pour les promeneur·ses qui veulent partager leurs souvenirs d’un arbre. Tout le monde a quelque chose à voir avec un arbre !

Spontanément, une circumambulationn se met en place. Au printemps 2022, les sculptures circulent d’une maison à une autre, traversant littéralement le parc, des maisons les plus riches du haut au quartier pauvre du bas. Les sculptures restent dans une maison pendant environ deux semaines, puis se rendent à la suivante. Des souvenirs personnels des hôtes en rapport avec ce marronnier ou un autre arbre sont enregistrés à chaque déplacement de la sculpture. De nombreux souvenirs sont liés à un processus de deuil : un au-revoir à un être cher, un passage à une autre phase de la vie,…

Je suis un oiseau

À côté de l’arbre une boite aux lettres est installée où les passant·es peuvent laisser un poème ou un souhait. Linda demande qu’on lui apporte une statue. Une lourde sculpture de femme, la main sur le cœur, est transportée jusqu’à son deuxième étage. Linda attend dans son fauteuil devant une grande photo représentant un arbre courbé par le vent. Elle est à moitié paralysée des suites d’une crise cardiaque à laquelle elle a survécu deux ans auparavant.

Son histoire est miraculeuse ! À l’âge de 12 ans, Linda a dû quitter l’île d’Aruba après la mort de sa mère. Elle déménage à Londres. S’enfuit. Après une longue errance pendant ses années d’études, elle traverse la Belgique et s’arrête à Bruxelles. Elle traverse le parc de Forest et s’arrête devant un marronnier sauvage dont l’écorce est gravée d’un cœur, de l’année 1886 et d’un nom : John Raymond. Stupéfaite, elle réalise qu’il s’agit de son grand-père. C’est un signe. Elle décide de rester à Bruxelles et travaille comme médiatrice pour la Commission européenne. Après sa crise cardiaque, elle se rend tend bien que mal quotidiennement jusqu’au vieux marronnier.

Les sculptures et l’arbre lui ont apporté du réconfort. Elle dit avoir été déçue au début, car la première nuit, elle s’attendait à ce que l’esprit de l’arbre vienne à elle, parce que les fenêtres se sont brusquement ouvertes alors qu’il n’y avait pas de vent à l’extérieur. Les jours où la statue était avec elle, elle l’embrassait et sentait que sa famille, dispersée à travers le monde, apparaissait dans son esprit.

Lorsque la sculpture a été reprise, Linda, agitée et confuse, a demandé à la garder. Mais, après un moment de réflexion, elle a levé les mains en signe de reddition, en disant : « Je dois la laisser partir. » Elle voulait que la statue soit apportée à un ami proche. Deux jours plus tard, le propriétaire de la maison l’a trouvée dans son lit, avec un sourire paisible. Elle s’était endormie. La statue l’a aidée à traverser. Famille et ami·es du monde entier se sont réuni·es autour de la statue pour dire au revoir à Linda. Son frère a raconté comment, jeune fille, elle s’était cachée dans l’arbre devant leur maison sur l’île d’Aruba et s’était écriée : « Je suis un oiseau ! »

Le gland porte un chêne
Dormant pour un temps seulement
L’hiver s’allonge dans les bras du printemps
Comme une mère porte son enfant
Et ne sait jamais
À quel point le vent souffle fort

Une pensée porte un univers
Une graine porte un champ de céréales
L’amour repose dans les bras du changement
Comme une joie porte une douleur
Et personne ne sait
À quel point le vent souffle fort

Molly Drake

LUNATIK #1 Le solstice d’été ouvre les portes de l’intériorité

Dès le début de l’été 2022, des interventions lunaires – Lunatiks – préparent la veillée qui se tiendra fin août au vieux Marronnier. À chaque phase lunaire, le bourdonnement imprègne le crépuscule. Le cœur de l’arbre bat doucement au rythme de murmures incantatoires. Le premier rituel lunaire, Lunatik #1, commence lorsque les derniers rayons du soleil touchent la terre.

Le porte-greffen est soigneusement enveloppé de laine brute. Les bougies sont allumées. Les saints de glace sont partis et le marronnier se tient debout là, dans sa robe de mariée vert frais. Il tend ses branches vers le ciel bleu cobalt. Les chants jaillissent des cœurs qui l’entourent et respirent le souffle du géant. Des poupées d’argile sont pétries en silence et dans leurs cavités ventrales reposent des graines de fleurs d’ombre. Comme des momies, elles sont enveloppées de bandes de tissu et déposées sur la terre sous la couronne du marronnier. Les souhaits sont écrits au crayon et sont cachés dans les plis du tissu.
Avant de souffler les bougies, en s’écoutant intensément, les personnes présentes chantent une douce berceuse. La pleine lune brille à travers le feuillage.

Suja Suja.

aWAKkE

Une veillée a lieu près de l’arbre dans la dernière semaine d’août 2022. Jour et nuit, des âmes sœurs accompagnent l’arbre. Les sans-chez-soin qui se cachent dans les buissons alentours sortent de leur tanière comme des renards et appuient leur front contre l’arbre. Des couvertures sont disposées pour couvrir un abri de deuil. Très intensément, les danseur·ses et chanteur·ses pieds nus tournent en rond autour de l’arbre. Certain·es espèrent un miracle et ressentent un renversement en leur for intérieur. Les rires sont généreux et la mélancolie envahit ceux et celles qui ne s’y attendaient pas. On respire et on soupire, on se lamente et la poésie résonne. Une femme oiseau aspire la nuit dans son plumage.

Et le vieux marronnier initie à la sagesse ancienne, que la vie et la mort passent l’une dans l’autre, que les ténèbres portent la lumière en soi. Le soir tremble, une incantation. La chamane Mapûche est en méditation, parle avec le royaume des esprits, l’énergie circulant au rythme de son tambour.

Et puis la grand-mère apparait sur l’arbre.
Dans un perpetuum mobilen les images des récits recueillis dans les maisons des hôtes au printemps prennent vie dans un dessin animé projeté sur le tronc et sont offerts au marronnier. Le cercle est rond. Les images dessinées se transforment en un fil narratif à l’imagination puissante : une jeune pousse d’arbre est plantée avec douceur. Une promesse que le jour se réveillera après la nuit.

La veillée est terminée. Mais ce n’est pas un adieu. La pousse du marronnier s’est cachée dans le giron des veilleur·ses.

Erbarme dich

Un dernier rituel celtique d’adieu. Le tronc du marronnier est enveloppé d’un linceul de lin. Une empreinte est réalisée avec des blocs de graphite. La main frotte la goupille de carbone vers le bas pour laisser couler les larmes de l’arbre mourant. De sa couronne, le flux de sève retourne vers l’intérieur, de ses hautes branches jusqu’à ses racines profondes, et l’automne s’annonce. Les chants de l’été résonnent encore. L’arbre peut maintenant se reposer et rêver.

 


 

De eikel draagt een eik
Slapend, maar heel even
De winter ligt in de armen van de lente
Zoals een moeder haar kind draagt
En nooit weet
Hoe wild de wind waait

Een gedachte draagt een universum
Een zaadje draagt een graanveld
Liefde ligt in de armen van verandering
Zoals een vreugde een pijn draagt
En niemand weet
Hoe wild de wind waait

Molly Drake

 

Arbre Poétik

Als een hiërophante staat ze met de armen gespreid rond het opgerichte hoofd en haar traag dansende voeten in het ritselend droog bladertapijt. Ze verspreidt haar klaagzang over de heuvel. De omwonenden zijn verbolgen en protesteren. Het rumoer wordt rondgebazuind van oor naar oor: deze koninklijke wilde paardenkastanjelaar zal zonder pardon omgehakt worden.
Er is geen samenspraak tussen de officiële instanties en de boomvrienden. Niemand gelooft de verkondiging dat de boom lijdt aan de kastanjebloedingsziekte en stervende is. De ziekmakende bacterie Pseudomonas syringae wreet de boom van binnenuit hol waardoor de sapstroom vermindert. De wilde paardenkastje zal uiteindelijk verdwijnen in onze contreien. Al ziet ze er niet ziek uit en schieten In de lente de kaarsbloemen en het grillig loof hardnekkig uit de takken omhoog, toch is het slopend aftakelingsproces onvermijdelijk. Hoe kan zo’n reus reddeloos ten onder gaan?
Een jaar duren de onderhandelingen met de stad en de Monumentenzorg om ze te overtuigen om de boom ter plekke te laten sterven omringd door de andere bomen in het park. Maar dan wordt het licht op groen gezet: het kunstatelier KNEPH kan een langlopend afscheidsproces beginnen met de passanten en de buurtbewoners.
De boom kan op een natuurlijke manier sterven. De stam blijft staan en kan zich afleggen om nieuwe scheuten te laten schieten. Aangetaste takken kunnen afbreken en naar beneden donderen. Daarom wordt de boom afgeschermd door hekken om de wandelaars te beschermen.

De aarde is liefde

In een eerste fase van het afscheidsproces geeft Charles Djeumou, kunstenaar uit Kameroen, in de herfst van 2021 een nieuw leven aan deze reus die een historische getuige is en dreigt te verdwijnen. Het kappen beoogt een ceremoniële reconnectie met de natuur, met de voorouders en het spirituele. De beelden die uit het hout tevoorschijn komen fluisteren ons hoop in voor de toekomst. Zo wordt deze transformerende boom een metafoor voor wat er op aarde gebeurt en is een bede tot een barmhartige coëxistentie van mens en natuur. De boom transformeert in een boei van hoop en compassie.
Omdat het behoud van de natuur een absolute noodzaak is voor de hele mensheid.

De mens stelt zich wel de vraag wat de oorzaak kan zijn van de dramatische fenomenen op aarde maar legt dit uit vanuit een positief wetenschappelijke of economisch-politiek kader. We zien niet meer dat het dit overstijgt. Terugkeren naar de bron is de enige remedie om de rampen die de aarde teisteren, te keren. Onszelf verbinden met de bron van wie we zijn in het universum, met de oorsprong van alles wat is, met de initiële oerchaos. Wij zijn verantwoordelijk voor harmonie en disharmonie.
De houten sculpturen sluiten aan bij de ceremoniële beelden van de Bamiléké, Kameroen. Het zijn rituele overdrachtsbeelden van kennis voor de gehele mensheid. Door te kappen in de dode stam en takken van de kastanjelaar herverbindt Charles zich met zijn voorouderlijke waarden. Hij vast, mediteert, en daalt af in de stilte. Hij kapt en snijdt wat hem ingegeven wordt door de stemmen van de overkant. Het beeldhouwen is een tevoorschijn halen wat verborgen zit onder de schors. Nieuw leven.

Passage van een reus à plus tard

De kastanjelaar werd ooit geplant tijdens de aanleg van het park van Leopold II. Dat Charles toestemming kreeg om te kappen is ook een daad van herstel van de ontwrichting van het Afrikaans continent tijdens het koloniale verleden. Vijf mobiele sculpturen ontstaan uit grote afgebroken takken.
De plek waar hij werkt wordt een aantrekkingspool voor wandelaars die hun herinneringen aan een boom kwijt willen. Iedereen heeft iets met een boom! Spontaan ontpopt zich een ommegang. De beelden circuleren in de lente van 2022 van het ene gasthuis naar het andere, doorkruisen letterlijk het park, van de hoger gelegen rijkere huizen naar de lagere arme wijk onderaan het park. Ze verblijven in een intieme huiskring gedurende een tweetal weken en reizen dan naar een volgende woonst. Persoonlijke herinneringen aan deze kastanjelaar of aan een andere boom worden geregistreerd telkens de sculptuur weer verhuist. Vele souvenirs hebben te maken met een rouwproces: afscheid van een geliefde, overgang naar een andere levensfase, ….

Ik ben een vogel

Aan de boom stond een postbus waar passanten een gedicht of een wens konden achter laten. Linda vroeg om een beeld naar haar te brengen. Het zware beeld van een vrouw met haar hand op haar hart werd twee verdiepen naar boven gezeuld. Ze wachtte in haar stoel voor een grote foto van een boom die door de wind buigt. Linda was half verlamd door een hartaanval die ze twee jaar tevoren had overleefd.

LUNATIK #1 De zomerzonnewende opent de poorten naar het innerlijke.

Vanaf de vroege zomer 2022 grondvesten maaninterventies – Lunatiks – de wake die eind augustus zal gehouden worden aan de oude Paardenkastanje. Elke maanfase doordringt geneurie het schemerdonker. Het hart van de boom klopt zachtjes mee op het ritme van bezwerend geprevel.
Het eerste maanritueel Lunatik #1, begint wanneer de laatste zonnestralen de aarde raken. De onderstam wordt zorgzaam omwikkelt met ruwe wol.

De kaarsen worden aangestoken. De IJsheiligen zijn gepasseerd en de kastanjelaar staat daar in haar frisgroene bruidskleed. Ze reikt met haar takken naar de kobaltblauwe hemel. Gezang welt op vanuit de harten die haar omringen en beademt de reus met een innig sereen stemstrelen. In stilte worden kleipopjes gekneed en in de buikholte ervan liggen schaduwbloemzaadjes. Als mummies worden ze omwikkeld met lakenstofrepen en op de aarde gelegd onder de kruin. Met potlood worden wensen geschreven en in de plooien van de wikkels verstopt.
Voor de kaarsjes worden uitgeblazen, intens luisterend naar elkaar, zingen de aanwezigen een zacht wiegelied.
De volle maan schijnt door het lover.
Suja Suja.

aWAKkE

De laatste week van augustus wordt naast de boom een wake gehouden. Dag en nacht vergezellen zielsverwanten de boom. De daklozen die verschuild zitten in de struiken rondom komen als vosjes uit hun hol en leunen met hun voorhoofd tegen de boom. Dekens worden gevilt om een rouwhut te bedekken. Gemoedelijk maar zeer intens draaien dansers en zangers blootvoets in rondes in rondom boom. Sommige prediken een mirakel en voelen in zichzelf een ommekeer. Er wordt gul gelachen en de melancholie overvalt degene die het niet verwacht. Er wordt geademd en gezucht, gelamenteerd en gedicht. Een vogelvrouw zuigt de nacht in haar verenkleed.

En de oude wilde kastanjelaar initieert de zoekende in de oude wijsheid, dat het leven en de dood in elkaar overgaan, dat schaduwen het licht in zich dragen. De avond trilt, een incantatie. De Mapûche sjamane spreekt met het geestenrijk, de energie cirkelt op de slagen van haar trom.

En dan verschijnt de Grootmoeder op de boom. In een aanzwellend perpetuum mobile komen de beelden uit de verhalen die gesprokkeld werden in de gasthuizen in de lente tot leven in een geprojecteerde tekenfilm op de stam van de wilde paardekastanjelaar en worden aan de kastanjelaar geschonken. De cirkel is rond. De getekende beeltenissen transformeren in een aaneengeregen vertelling met een krachtige eindverbeelding: een jonge boomscheut wordt met zachtheid geplant, een belofte dat na de nacht de dag ontwaakt.
De wake is voorbij. Maar het is geen adieu. De kastanjelaar heeft zich in de schoot van de wakers verborgen.

Erbarme dich

Een laatste keltisch afscheidsritueel.
De stam van de kastanjelaar wordt ingewikkeld met een linnen lijkwade. Met grafietblokken wordt een afdruk gefrot. De hand wrijft de koolstofstift neerwaarts om de tranen van de stervende boom naar beneden te laten vloeien.
Vanuit haar kruin keert de sapstroom weer naar binnen, vanuit de hemelhoge takken naar de diepe wortels en kondigt de herfst zich aan. De zomergezangen klinken nog na.
De boom kan nu rusten en dromen.

Realisatie van KNEPH
Arbre Poétik / MARRONNIER
gebeurde in volle corona in het kader van Park Poétik met vele kunstenaars, passanten, buurtbewoners …. info over de activiteiten en de partiicpante is terug te vinden op de website van KNEPH

1

Arbre Poétik/MARRONNIER a eu lieu dans le cadre de Park Poétik avec de nombreux·ses artistes, passant·es, habitant·es du quartier. Des informations sur les activités et les participant·es sont disponibles sur le site web de KNEPH.

2

Un hiérophante est un prêtre qui explique les mystères du sacré. Dans l’Antiquité grecque, le mot désignait plus particulièrement le prêtre qui présidait aux mystères d’Éleusis et instruisait les initiés.

3

Pratique magico-religieuse qui consiste à faire le tour d’un emplacement, d’un objet, d’une personne.

4

Jeune arbre ou arbuste que l’on coupe pour supprimer les parties aériennes et sur laquelle on va réaliser une greffe. Pour cela, on effectue une entaille et on implante un greffon sur le porte- greffe, de manière à les souder entre eux.

5

« Sans-chez-soirisme : n.m. Mot correct pour ledit « sans-abrisme », celui englobant, en réalité, la situation de toutes les personnes dépourvues d’un chez-soi et non d’un abri. ». Extrait du Thésaurus de l’immensité, Syndicat des immenses (Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences). Disponible sur leur site web.

6

Mouvement perpétuel

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Journal 56
Rituels #1
Édito

La rédaction

Imaginer nos rituels à venir

Maririta Guerbo, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Le défi de la sobriété idéologique par le rituel

Yves Hélias, co-fondateur du Congrès ordinaire de banalyse

L’Infusante ou l’école idéale

Entretien avec Bernard Delvaux, Chercheur en sociologie de l’éducation, associé au Girsef (UCLouvain)

Le PECA, de nouveaux rituels pour l’école

Sabine de Ville, membre de Culture & Démocratie

Rituels et musées

Anne Françoise Rasseaux du Musée royal de Mariemont, Virginie Mamet des Musées Royaux des Beaux-Arts, Patricia Balletti et Laura Pleuger de La CENTRALE et Stéphanie Masuy du Musée d’Ixelles

Rituels et droits culturels

Thibault Galland, chargé de recherche à Culture & Démocratie

Faire vivre les rituels, l’espace public et la démocratie

Entretien avec Jan Vromman, réalisateur

Ma grand-mère disait

IIse Wijnen, membre de KNEPHn

Rituels de la carte

Corinne Luxembourg, professeuse des universités en géographie et aménagement, Université Sorbonne Paris Nord (Paris 13)

Justice restauratrice : dialoguer aujourd’hui pour demain

Entretien avec Salomé Van Billoen, médiatrice en justice restauratrice

Les expériences artistiques en prison : des rituels pour (re)créer du commun ?

Alexia Stathopoulos, chercheuse en sociologie des prisonsn

Futurologie de la coopération : des rituels de bifurcation

Entretien avec Anna Czapski, artiste performeuse

L’objet à l’œuvre

Marcelline Chauveau, chargée de projets et de communication|diffusion à Culture & Démocratie

La gestion des espaces vacants : territoire des communs ?

Victor Brevière, architecte et artiste plasticien, co-fondateur du projet d’occupation de La Maison à Bruxelles (LaMAB)

Olivia Sautreuil

Marcelline Chauveau, chargée de projets et de communication|diffusion à Culture & Démocratie