Fils d’Arabe, partout dans les chaumières
Fils d’Arabe, toujours cachés dans leur tanière
Tous, sans doute, à préparer des mauvais
coups, prier un divin aux intentions peu nettes
Toujours à se plaindre de leur situation,
toujours à se donner raison.
Fils d’Arabe, à surveiller à la loupe
Filles d’Arabe, à dévoiler les croupes
Tous, sans doute, terrés dans des coins chelous,
quartier ghetto, au fond d’un trou.
Surveiller leur sac, leurs poches, leur boite crânienne.
Fils d’Arabe, irrécupérable
Filles d’Arabe, aux cuisses arables.
Je sais où tu vas et d’où tu viens,
je ne te regarde pas quand tu passes,
je t’attrape quand tu es passé.
Fils d’Arabe, s’attendre au pire,
avoir peur de son voisin.
Fils d’Arabe, tu as un regard étrange,
tout me semble incertain.
Fils d’Arabe, noyé dans la masse,
je vais t’enfermer.
Fille d’Arabe, montre-nous tes cheveux voilés.
Fils d’Arabe, filles d’Arabe,
quels problèmes d’identité ?
Nés ici, vous avez tout décidé.
Fils d’Arabe avec le poids de vos pères.
Filles d’Arabe, jolis boucliers pour vos frères.
Fils d’Arabe, acceptés pour les chiffres.
Filles d’Arabe, par péché d’exotisme.
Fils d’Arabe, exécrables.
Filles d’Arabe, affables.
Fils d’Arabe, filles d’Arabe,
gosses de mes espoirs.
Zaïneb Hamdi
Fils d’arabe, éditions Tétras-Lyre, 2017.
Image : © Axel Claes
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